La RPA, une source d’innovation et d’opportunités pour la DSI

Le 7 juillet 2020 |
Jusqu’en 2018, la RPA (Robotic Process Automation) était régulièrement présentée comme un outil permettant aux métiers de s’affranchir de la DSI. Ce point de vue a évolué : à l’heure de la startupisation des entreprises, la robotisation vient désormais enrichir l’offre de services de la DSI, qui veille à assurer un contrôle qualité des développements réalisés. Innovante et agile, la RPA permet à la DSI de répondre mieux et plus rapidement aux nouvelles exigences des utilisateurs.

La RPA, un outil aux mains des métiers mais piloté par la DSI

Beaucoup d’éditeurs vendent l’idée d’un développement « Low-code » directement réalisable par le métier sans support de l’informatique. Ces outils nécessitent pourtant une expertise en ingénierie logicielle.

Compte tenu de la maturité des outils actuels et de leur prise en main rapide, les apprentis informaticiens sont tout à fait aptes à réaliser des prototypes de RPA… mais leurs codes auront besoin d’être repris, finalisés et sécurisés par des développeurs expérimentés.

La RPA est donc une alternative performante aux développements réalisés directement par les métiers en « shadow IT ». La DSI peut assister les développements, faire une revue qualité puis assurer leur exploitation.

La RPA, un accélérateur d’innovations pour la DSI

La RPA permet d’appliquer simplement les principes de l’agilité favorisant des cycles courts, une coopération continue avec les métiers et une gestion de la demande efficace.

Les cycles de développement au sein des DSI sont parfois longs du fait d’un nombre importants d’acteurs mobilisés, d’une trop grande segmentation des tâches, de processus de validation ou d’acceptation trop longs, de ressources insuffisantes ou de technologies peu évolutives.

Notamment, la gestion de la demande est souvent insuffisamment maîtrisée : quelles que soient les natures de la demande (complexes ou simples, prioritaires ou non), les spécifications sont souvent délivrées avec difficultés par les directions métiers.

 La RPA permet de s’affranchir de plusieurs contraintes :

  • La RPA est un outil «self-care» pour développer des robots simples et répondre à un besoin immédiat;
  • L’outillage RPA accroît les fonctionnalités existantes sans avoir à faire appel à des expertises particulières;
  • L’approche itérative lors de la programmation vise à limiter les risques de créer un outil inutilisé ou trop complexe par rapport au besoin client ;
  • Le développement basé sur la modélisation réduit les risques d’incompréhension;
  • Des bibliothèques de composants internes ou externes à l’entreprise autorisent la réutilisation et contribuent à l’industrialisation des robots ;
  • Les éditeurs annoncent développer des outils auto-apprenants. Les automates pourront s’améliorer en analysant l’activité des collaborateurs opérationnels à partir d’outils de process mining ou d’intelligence artificielle.

La RPA, une nouvelle opportunité pour la DSI

A l’instar des métiers, le nombre d’outils et de scripts utilisés par la DSI est un facteur d’entropie. La RPA peut permettre de maîtriser cette inflation en facilitant le développement de scripts et leur intégration.

  • La DSI utilise l’automatisation depuis des années

Dans les systèmes d’information, l’automatisation existe depuis de nombreuses années. Par exemple, les outils de test spécialisés permettent de simuler le comportement des utilisateurs et des outils de scripting sont régulièrement utilisés pour automatiser des activités simples. Les ordonnanceurs de tâches informatiques sont également utilisés depuis de très nombreuses années par les équipes d’exploitation.

Enfin plus récemment, le courant DevOps initié par les DSI vise à automatiser le cycle de développement logiciel dans une logique de plus grande efficacité et de sécurisation des processus de développement et mise en production applicative.

La robotisation des processus se différencie de l’automatisation par son niveau de flexibilité. Elle offre la possibilité de s’adapter et/ou de se reconfigurer rapidement en fonction des applications et des environnements applicatifs.

  • Quels cas d’usage pour votre DSI ?

De nombreux cas d’usages sont éligibles à la robotisation au sein de la DSI et plusieurs facteurs concourent à obtenir un retour sur investissement élevé. De manière générale, la RPA permet de réduire la pénibilité de tâches répétitives, comme celles pouvant être réalisées par un support informatique.

Par exemple, des robots peuvent être créés en lien avec un outil d’ITSM (IT Service Management) pour :

  • automatiser le renouvellement du mot de passe utilisateur,
  • générer des tickets ou des réponses automatiques à partir de mails et vice-versa,
  • générer des workflows de commandes dans les outils spécialisés (ex. : demande de commande de matériel dans un outil d’ITSM générant une commande dans l’outil de P2P),
  • rechercher automatiquement un dossier client lors de la prise d’appel.

La RPA est également utilisable dans la résolution d’incidents. Développer un robot temporaire est parfois une alternative intéressante pour restaurer une situation dégradée, par exemple dans le cas de nettoyage de données corrompues.

Pour la DSI, la RPA permet de réduire ses coûts, de se recentrer sur des activités à plus forte valeur ajoutée, ainsi que d’enrichir son offre avec des technologies plus agiles et innovantes pour ses utilisateurs. Le marché de la RPA est en pleine croissance et d’ici 5 ans sa valeur pourrait atteindre les 10 milliards d’euros. L’enjeu pour la DSI est alors de réussir l’adoption de la RPA et de la déployer dans son entreprise.

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