COP27 : la data pour appréhender et quantifier les effets du changement climatique

Le 9 décembre 2022 |
Article co-réalisé par Mazars et Fatemeh Bakhtiari, Senior Resercher at UNEP Copenhagen Climate Centre.
À l'ouverture de la COP27, les pertes et dommages causés par des phénomènes météorologiques extrêmes tels que la sécheresse ou les inondations dévastatrices étaient à l’ordre du jour. Alors que se multiplient les promesses financières et les initiatives visant à évaluer et compenser ces pertes et dommages, une approche par la data pourrait permettre d’établir des plans d'action efficaces, concrets et réalistes.

Le rôle des ONG dans le financement des pertes et dommages liés aux catastrophes climatiques

Les ONG jouent un rôle indispensable dans la collecte de fonds pour les petits États insulaires vulnérables et pays en développement. Toutefois, il s’agit souvent de petites entités sans appui ni contrôle politique et dont l’influence à long terme s’avère limitée. Or, face à des dérèglements climatiques structurels et insidieux comme l'élévation du niveau des mers, il convient de mettre en place des solutions ambitieuses fondées sur des financements pérennes.

Jusqu'à présent, l’accès facilité au crédit apparaissait comme une option privilégiée pour aider les entreprises des pays en voie de développement à faire face à l'impact économique des catastrophes climatiques. Cependant, le risque d’une telle mesure à long terme réside dans l’accumulation de dettes qui, in fine, peuvent exposer les pays en difficultés à un risque élevé de surendettement. La subvention apparait alors comme une alternative plus raisonnable pour accompagner les pays dans leur transition climatique, coûteuse.

Néanmoins, il ne s'agit pas seulement d’une question de financement : les compétences aussi font parfois défauts à certains Etats.  C’est pourquoi le secteur privé – désormais soumis à un certain nombre d’obligations en matière de durabilité et fort de son expérience – peut contribuer à quantifier un certain nombre de phénomènes et proposer de nombreuses innovations et leviers d’action.

La data pour évaluer les pertes et dommages : un levier à développer

L’impératif de transparence, défini dans l'article 13 de l'Accord de Paris, incite chaque pays à communiquer sur les progrès accomplis en matière de lutte contre le changement climatique. Cette approche a toutefois une limite non négligeable : il n'existe aucun outil capable de rendre compte de l’impact des pertes et dommages de catastrophes climatiques locales. Malgré les tentatives de certains Etats d’évaluer nationalement ce coût, il n’existe pas de données officielles permettant de quantifier avec précision l’ampleur des conséquences de ces phénomènes.

Il n’est pas aisé d’objectiver par les chiffres les effets du changement climatique : l’approche par la data, à haut potentiel, soulève encore de nombreux défis, notamment en matière d'estimation des coûts, domaine dans lequel les méthodologies manquent encore de rigueur. De plus, l’absence de consensus quant à ce qui relève ou non des pertes et dommages explique la difficulté à suivre le flux des financements nationaux, internationaux, privés et publics.

Une définition plus précise de la notion de pertes et dommages conjuguée à une amélioration des outils fondés sur la data permettrait d’évaluer plus précisément les conséquences directes et indirectes des catastrophes liées au changement climatique. La tâche n’est pas aisée : avec la multiplication des modalités de financement et des acteurs, les flux financiers n’ont jamais été aussi compliqués à examiner. Ce n’est qu’en associant les expertises des ONG, Etats et entreprises qu’il sera possible de faire de la data la figure de proue de la transition écologique.

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