La RSE, levier d’attraction et de fidélisation des talents ?

Le 19 janvier 2022 |
Exigences et sensibilités nouvelles, priorités différentes, quête de sens… Les attentes des candidats, qu’ils soient expérimentés ou non, ne cessent d’évoluer et de se multiplier. Pour les ressources humaines des entreprises, l’enjeu est de parvenir à attirer et retenir les meilleurs profils du vivier de talents : mais comment faire la différence ? Si l’engagement RSE de l’entreprise tend à peser dans le choix des candidats, certains critères précis ont manifestement déjà beaucoup d’importance.

 « Avec toute l'attention portée, à juste titre, à l'environnement, on en oublie parfois les deux autres volets qui composent la RSE : l'économie et le social. Aujourd'hui plus que jamais, c'est sur le sujet social que sont attendues les entreprises. Et plus particulièrement sur les actions qu'elles mènent au bénéfice direct du quotidien de leurs collaborateurs », explique Charles Desvernois, Associé chez Mazars.

Une forte attente autour du volet social

Cette priorité donnée au social figurait déjà dans les résultats d'une enquête réalisée par ViaVoice et Freethinking pour Mazars, en juin dernier. En effet, interrogés quant à ce que l'entreprise doit faire évoluer prioritairement dans son fonctionnement, les Français ont avant tout mentionné la transformation de l'organisation du travail et de la culture managériale, avant même le système de partage de la valeur. Concrètement, les Français demandent aux entreprises d'inventer de nouvelles expériences de travail, plus flexibles, plus collaboratives et accordant davantage d'importance au bien-être des collaborateurs, au profit de leur productivité et de leur engagement.

« Il faut comprendre que ces critères d'ordre social, largement assimilés à de la culture d'entreprise, font en réalité partie intégrante de la RSE. Aujourd'hui, c'est précisément sur ce point que nous questionnent les candidats, avant même d'aborder la question de la rémunération », confirme Mathilde Le Coz, DRH de Mazars en France. Équilibre entre la vie personnelle et professionnelle, hybridation du contrat de travail, politique de télétravail, dispositifs de préservation du relationnel à distance, actions en faveur de l'égalité hommes/femmes, flexibilité liée à la parentalité, mesures en faveur du droit à la déconnexion... Autant de points abordés par les candidats en entretien et dont les réponses pèseront dans la balance lorsqu'il s'agira de choisir une entreprise plutôt qu'une autre.

Et l'environnement, alors ? « Les actions menées en faveur de la lutte contre le réchauffement climatique et de la préservation de l'environnement sont des prérequis pour les candidats : en 2022, il leur semble évident que les entreprises soient engagées sur ces sujets. En revanche, il ne s'agit a priori pas d'un critère décisif pour arbitrer entre deux entreprises, ni d'un sujet sur lequel nous sommes questionnés en entretien, tout du moins pas dans notre secteur », analyse la DRH. L'engagement est peut-être à chercher ailleurs : directement dans le choix du métier. « Nous avons une branche d'audit dédiée à l'économie sociale et solidaire. Elle n'a jamais attiré autant de candidats ultra-diplômés, issus de grandes écoles de commerce, que ces derniers mois. Il y a un véritable intérêt pour les métiers liés à la durabilité : encore naissante il y a quelques années, cette tendance de fond s'est renforcée avec la crise, notamment auprès des plus jeunes candidats et collaborateurs pour qui la quête de sens est très forte », souligne Charles Desvernois.

Une nécessaire cohérence entre savoir-faire et faire savoir

Avant de faire l'objet de campagnes de communication externes, la RSE doit avant tout être une réalité en interne, visible et expérimentable des collaborateurs. Pas évident cependant de faire infuser une culture d'entreprise ni de traduire concrètement un état d'esprit, une vision globale, partout dans l'organisation. « Pour améliorer notre culture managériale, nous menons des enquêtes de satisfaction - évidemment anonymes - auprès de nos collaborateurs, dans une démarche d'amélioration continue. Il est important d'avoir des outils de mesure pour renforcer ce qui fonctionne et rectifier ce qui fonctionne moins. Nous avons également mis en place des campagnes de sensibilisation (code de conduite, lutte contre les discriminations...) à tous les niveaux hiérarchiques et tâchons d'être intransigeants, par souci d'exemplarité et de cohérence avec nos valeurs et notre discours. Pour être crédible, il faut être courageux et savoir recadrer voire sanctionner lorsque c'est nécessaire : c'est aussi ça la RSE », détaille Mathilde Le Coz.

Consulter et impliquer les collaborateurs

La clé du succès d'une politique RSE bien intégrée en interne est aussi à chercher du côté de la co-construction avec les collaborateurs, bien souvent pragmatiques et à la recherche de solutions vertueuses astucieuses auxquelles recourir au quotidien. Leur consultation est indispensable, tant pour leur implication personnelle et collective que pour accélérer l'appropriation des pratiques et les changements de comportement. D'ailleurs, les bonnes idées proviennent parfois directement des équipes : chez Mazars, ces dernières sont à l'origine de la suppression des tasses en plastique des cafétérias, remplacées par des tasses recyclables dont les collaborateurs peuvent même se passer en introduisant directement leur mug dans la machine à café. Une petite avancée qui, cumulée aux autres et à l'échelle de toute l'entreprise, fait la différence à la fin de l'année.

« L'intérêt croissant pour la RSE est loin d'être passager, insiste Charles Desvernois. Les entreprises sont de plus en plus interpellées sur leur positionnement, leurs actions tangibles, leur feuille de route et objectifs chiffrés, avec des échéances claires. Résultat, la RSE est sur le point de s'imposer comme une véritable thématique transverse, commune à toute l'organisation. Elle sera un jour, espérons-le, intégrée dans toutes les cultures d'entreprise et en phase avec les attentes de chaque partie prenante, en interne comme en externe. »

Article de la série "Transformations durables" réalisée par Mazars en partenariat avec La Tribune.

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