Entretien avec Florian Bercault, Président et Co-fondateur d'Estimeo

Rencontre avec Florian Bercault, Président et Co-fondateur d’Estimeo, la première plateforme de notation et valorisation standardisée de startups. Interrogé par Alexandra Kritchmar et Matthieu Ribes, Associés chez Mazars, Florian Bercault revient sur sa vision du secteur des fintechs, la notion de tiers de confiance et les ambitions d’Estimeo.

Estimeo, première plateforme de notation et de valorisation des startups

Florian Bercault Estimeo

Florian Bercault, Président et Co-fondateur d'Estimeo

L’idée est d’apporter une information fiable et standardisée à tout l’écosystème et toutes les parties prenantes de l’innovation. Les startups peuvent donc mieux comprendre leur positionnement, leur maturité, se comparer à leurs pairs. Nous nous adressons également aux parties prenantes un peu plus éloignées du capital-risque tels que les banques, les cabinets d’expertise comptable, les grands groupes, les incubateurs/accélérateurs qui pourraient être en recherche de référentiel ou qui veulent connaitre la valeur ajoutée à l’entrée ou à la sortie de l’incubateur.

Notre principal frein a été de se confronter à un marché n’acceptant aucune solution 100% algorithmique. Il a fallu ajouter le facteur humain au processus afin de pouvoir nous déployer. Aujourd’hui, nous développons beaucoup la valorisation, car une fois les risques évalués et l’entreprise notée sur ses risques et sa performance, nous sommes capables d’estimer sa valeur en cas de levée de fonds ou de distribution d’actions à des salariés par exemple.

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Fintechs : doit-on craindre la bulle ?

Il est compliqué de prédire qui des fintechs, des GAFA (Google, Apple, Facebook et Amazon), des institutions financières, des Telco ou autres industries réussira à émerger. Aujourd’hui, d’autres types d’acteurs qui ne sont pas si proches que cela de l’univers fintech tirent leur épingle du jeu. Je pense notamment à IBM sur la partie Regtech qui se positionne en mettant en avant leur capacité à industrialiser grâce à leur savoir-faire technologique et à leurs consultants. Les GAFA se positionnent également et commencent à déstabiliser l’industrie financière en proposant des services de paiement, ce qui soulève des questions en termes de souveraineté et d’opportunité.

Nous assistons certainement à une survalorisation du marché. Quand on voit les écarts sur les fintechs entre les États-Unis où on valorise à 40 fois le CA et en Europe 15 fois le CA, se pose la question de la différentiation entre la valeur intrinsèque de ce que fait la société et sa valeur relative. C’est tout l’enjeu de l’agent de notation, la question doit être : «  Est-ce que je fais de la notation intrinsèque ou est-ce que je subis les secousses du marché ? ». L’histoire dit que la notation des fintechs est plutôt dans du relatif. De notre côté nous tentons de créer au maximum un standard ad-hoc le plus absolu possible.

4 questions à Florian Bercault

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