Plus d'infos

Fiscalité du numérique
En raison de l’inadéquation des systèmes fiscaux, l’économie numérique peut être génératrice d’érosion de la base d’imposition et de transfert de bénéfices. Les géants du web Google, Amazon, Facebook et Apple, ont ainsi pu domicilier leurs activités dans des pays où la fiscalité est plus avantageuse, et plus particulièrement en Irlande ou au Luxembourg, sans nécessairement avoir localement une substance suffisante selon plusieurs administrations fiscales ou en bénéficiant de mesures constitutives d’aides d’états selon la Commission européenne.
La lutte contre l’optimisation fiscale agressive a constitué le fondement du projet BEPS de l’OCDE et l’action 1 du programme avait pour objectif de relever les défis fiscaux posés par l’économie numérique. Dans son rapport final publié le 4 mai 2017, l’OCDE adoptait les recommandations suivantes:
L’OCDE avait décidé de ne pas faire de recommandation sur d’autres approches étudiées comme la création d’une retenue à la source sur certaines transactions numériques ou encore la création d’une taxe d’égalisation, laissant toutefois libres les pays d’adopter de telles approches dans leurs législations nationales ou leurs conventions fiscales bilatérales.
Après l’OCDE, c’est à présent l’UE qui se saisit activement de ce sujet. Sous l’impulsion de Bruno Le Maire, la France, soutenue par l’Allemagne, l’Espagne, et l’Italie, a récemment présenté devant le Conseil de l’UE une proposition de réforme de la fiscalité du numérique. La proposition vise à créer une taxe sur le chiffre d’affaires généré dans chaque pays européen (« taxe d’égalisation »). C’est dans ce contexte que la Commission européenne a récemment adopté une communication pour une taxation équitable de l’économie numérique.
Pour la Commission, il convient de se concentrer en premier lieu sur une réforme en profondeur des règles fiscales internationales qui établiraient des liens plus étroits entre la manière dont la valeur est créée et le lieu où elle est taxée. Cela nécessite une réforme des règles fiscales internationales sur la notion de l’établissement stable, des prix de transfert et de l’allocation des profits.
Au niveau de l’UE, la proposition ACCIS (l’assiette commune consolidée pour l’impôt pour les sociétés) serait une solution sérieuse à envisager, sous réserve de quelques adaptations afin d’y englober les activités numériques.
La Commission, parfaitement consciente du temps nécessaire à la mise en place de telles réformes, propose plusieurs solutions à court terme:
Les chefs d'États et de gouvernement de l'UE, réunis lors du sommet de Tallinn du 29 septembre dernier consacré aux questions de l'économie numérique, sont restés divisés sur la mise en place au niveau de l’UE d’une taxe sur le chiffre d’affaires.
Malgré la résistance de certains Etats membres comme le Luxembourg et l’Irlande qui souhaitent une réforme au niveau de l’OCDE, le président de la Commission a annoncé que la Commission proposera d’ici le printemps 2018 de nouvelles règles afin de mieux taxer dans l’UE les géants du numérique.
Comme le rappelait l’OCDE dans son rapport précité sur la fiscalité numérique, l’économie numérique s’assimile de plus en plus à l’économie du numérique, « si bien qu’il serait difficile, pour ne pas dire impossible, de la distinguer du reste de l’économie dans une optique fiscale. »
Ces changements, qu’ils soient à court ou long terme, pourraient donc impacter la charge fiscale des géants du web mais aussi celle de toutes les entreprises dont l’activité est numérisée.
Vous souhaitez recevoir nos Tax Alerts ?
Ce site web utilise des cookies.
Certains de ces cookies sont nécessaires, tandis que d'autres nous aident à analyser notre trafic, à diffuser de la publicité et à offrir des expériences personnalisées pour vous.
Pour plus d'informations sur les cookies que nous utilisons, veuillez vous référer à notre politique de confidentialité.
Ce site web ne peut pas fonctionner correctement sans ces cookies.
Les cookies analytiques nous aident à améliorer notre site web en collectant des informations sur son utilisation.
Nous utilisons des cookies marketing pour améliorer la pertinence de nos campagnes publicitaires.