Quels leviers pour améliorer la gestion financière des Etablissements Publics de Santé ?

La Fédération Hospitalière de France (FHF) a annoncé en décembre que les établissements publics de santé allaient connaître en 2017 un déficit record compris entre 1,2 et 1,5 milliard d’euros. Un montant jamais encore atteint, près de trois fois supérieur à celui de 2016, où il était de 470 millions d’euros.

Ces déficits en hausse sont la conséquence des multiples contraintes auxquelles sont confrontées les établissements avec notamment : activité atone, baisse des tarifs, impact des revalorisations salariales des fonctionnaires hospitaliers, etc. Sans compter les investissements nécessaires pour se développer ou maintenir leur capacité.

Mais ils mettent aussi en exergue des opportunités potentielles d’amélioration dans les processus de gestion, notamment sur les aspects recettes (maîtrise du codage T2A et du processus de facturation), Ressources Humaines (maîtrise de la gestion du temps de travail), immobilisations (fiabilisation du patrimoine, des méthodes d’amortissements, et plan pluriannuel d’entretien), ou encore fiscalité (TVA à récupérer, taxe sur salaires...), etc.

La volumétrie des actes de gestion impactant les établissements est telle qu’il est indispensable pour les EPS de pouvoir se reposer sur un dispositif de contrôle interne maîtrisé. La maîtrise du codage des recettes T2A pilotée par la DIM est particulièrement révélatrice des gains qui peuvent être réalisés par un meilleur ciblage des contrôles de valorisation et par des politiques d’enrichissement des RSS. La maîtrise du processus de facturation est quant à elle primordiale, pour garantir l’exhaustivité des recettes et un meilleur recouvrement.

Grâce aux diagnostics et évaluation des risques réalisés sur les processus clés, les EPS peuvent mettre en exergue sur des horizons plus ou moins lointains, des sources d’efficience et de valeur ajoutée.

La mise en place progressive des GHT est l’occasion pour les établissements d’identifier les meilleures pratiques mises en œuvre au sein des établissements membres, et ainsi de s’inscrire pleinement dans la démarche de recherche d’efficience qui a motivé cette réforme stratégique.

Les sources d’amélioration d’efficience qui seront identifiées dans les processus doivent permettre in fine d’alléger la charge de travail des agents et de réduire les coûts plutôt que d’alourdir les tâches administratives : moins de contrôles, mais des contrôles plus pertinents ciblés sur les enjeux majeurs, afin que les EPS puissent concentrer leurs moyens sur leurs missions de service public : prévention, enseignement, recherche, qualité des soins et sécurité sanitaire.

Une analyse de Jean-Philippe Mathorez, Associé, en collaboration avec Jean-Christophe Bodez, Manager. 

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