Plus d’infos ?

Paiement des loyers et COVID-19
Face à l’épidémie de COVID 19, les pouvoirs publics ont dû prendre des mesures de confinement afin d’endiguer au plus vite la propagation du virus.
Par un arrêté du 14 mars 2020, modifié le 16 mars 2020, le ministre de la Santé a ordonné la fermeture au public des établissements recevant du public suivants :
Salles d'auditions, de conférences, de réunions, de spectacles ou à usage multiple sauf pour les salles d'audience des juridictions ;
Par un décret du 16 mars 2020, ont été interdits les déplacements de toute personne hors de son domicile à l’exception de certains déplacements essentiels, notamment pour effectuer des achats de fournitures nécessaires à l’activité professionnelle et des achats de première nécessité dans des établissements dont les activités demeurent autorisés.
Pour faire face aux difficultés traversées par les commerçants du fait de l’intervention de ces mesures alors que les appels de loyers et charges du 2ème trimestre 2020 sont déjà envoyés, la loi d’urgence pour faire face à l’épidémie de COVID-19, n°2020-290 du 23 mars 2020, a autorisé le gouvernement à prendre, dans le délai de trois mois à compter de la publication de la loi, toute mesure pouvant entrer en vigueur rétroactivement au 12 mars 2020 :
« permettant de reporter intégralement ou d’étaler le paiement des loyers, des factures d’eau, de gaz et d’électricité afférents aux locaux professionnels et commerciaux, et de renoncer aux pénalités financières et aux suspensions, interruptions ou réductions de fournitures susceptibles d’être appliquées en cas de non-paiement de ces factures, au bénéfice des micro-entreprises […] dont l’activité est affectée par la propagation de l’épidémie ».
Par deux ordonnances et plusieurs décrets, le gouvernement a mis en place deux séries de mesures impactant le payement des loyers et charges commerciaux en période d’épidémie :
I. Les mesures adoptées par l’ordonnance n°2020-316 du 25 mars 2020 en matière de payement des loyers et de certaines factures pour certaines entreprises :
La loi et l’ordonnance n°2020-316 texte prévoient deux séries de mesures :
Le texte précise que ces mesures s’appliqueront aux loyers et charges dont l’échéance de payement intervient entre le 12 mars 2020 et l’expiration d’un délai de 2 mois suivant la cessation de l’état ‘urgence sanitaire.
Le texte semble donc d’ores et déjà apporter une réponse à certains preneurs qui s’interrogeaient sur le fait de savoir s’ils devaient, ou non, continuer de payer leur loyer et leurs charges : cette possibilité paraît exclue, le texte ne prévoyant que la possibilité de reporter ou étaler le payement des loyers et charges.
Par ailleurs, le texte vise déjà tant les locaux commerciaux que professionnels, de sorte que tous locaux à usage commercial ou professionnel devront pouvoir bénéficier de ces mesures d’accompagnement.
Les personnes concernées par ces mesures : le texte prévoit que ces mesures ne bénéficieront qu’aux personnes remplissant les conditions suivantes :
- Il doit s’agir de personnes physiques ou morales de droit privé exerçant une activité économique,
- Elles doivent être éligibles au fonds de solidarité mentionné à l’article 1 de l’ordonnance n°2020-317 du 25 mars 2020. On retiendra au nombre des conditions principales d’éligibilité :
La liste exhaustive des conditions d’éligibilité est fixée par le décret n°2020378 du 31 mars 2020, modifié le 2 avril 2020.
On relèvera d’ores et déjà que ces critères ne correspondent pas à la définition exacte de la micro-entreprise, comme cela avait été envisagé par les textes au début du mois de mars. Par ailleurs, on notera qu’il peut s’agir d’entreprises poursuivant leur activité dans le cadre d’une procédure de sauvegarde, redressement judiciaire ou liquidation judiciaire, au vu de la communication d’une attestation par le mandataire de justice désigné.
Les entreprises ne remplissant pas les critères susvisés ne devraient donc pas, en l’état des textes, bénéficier de dispositifs d’aide concernant le payement de leurs loyers et charges.
Le mode opératoire pour bénéficier de ces mesures : Dans l’hypothèse où une entreprise remplirait ces conditions, le décret du 31 mars 2020 prévoit qu’elle devra :
II. Les mesures de suspension des clauses résolutoires et clauses pénales précisées par l’ordonnance n°2020-427 du 15 avril 2020
L’ordonnance n°2020-427 du 15 avril 2020, portant diverses modifications en matière de délais pour faire face à l’épidémie de COVID-19 fixe le sort des astreintes, clauses pénales, clauses résolutoires et clauses prévoyant une déchéance lors qu’elles ont pour objet de sanctionner l’inexécution d’une obligation dans un certains délai, lorsque ce délai a expiré entre le 12 mars 2020 et le délai d’un mois suivant la fin de l’état d’urgence sanitaire (soit le 24 juin 2020 en l’état des textes).
Elle prévoit, ainsi, que si le débiteur n’a pas exécuté son obligation, ces dernières ne pourront prendre effet qu’à la fin d’une période commençant à la fin du mois suivant la date de fin de l’état d’urgence sanitaire (soit le 24 juin 2020) et égale au temps écoulé entre le 12 mars 2020 ou, si elle est plus tardive, la date à laquelle l’obligation est née, et la date à laquelle elle aurait dû être exécutée.
Cette disposition à caractère général, qui paraît s’appliquer à tous les preneurs, ne semble, ainsi, pas donner la faculté à ces derniers de s’affranchir du payement de leurs loyers et charges, mais prévoit simplement le report des sanctions applicables en tel cas. On conseillera donc, en pareille hypothèse, aux bailleurs d’envoyer leurs mises en demeure en cas d’impayé.
Le rapport au Président de la République précise que les parties demeureront libres d’écarter l’application de ces dispositions contractuellement, notamment pour prendre en compte différemment l’impact du COVID 19 sur leurs relations.
III. Les inconnues restant à préciser :
En l’état de ces divers textes, quelques inconnues demeurent toutefois, et il est probable que le juge aura à se prononcer à leur sujet dans les mois qui viennent :
Il conviendra donc de garder un œil attentif sur les circulaires et la jurisprudence à intervenir en la matière.
***
On pourra conseiller :
Mazars Avocats se tient donc à la disposition des bailleurs et des preneurs, pour les accompagner dans ce contexte d’épidémie de COVID-19.
Ce site web utilise des cookies.
Certains de ces cookies sont nécessaires, tandis que d'autres nous aident à analyser notre trafic, à diffuser de la publicité et à offrir des expériences personnalisées pour vous.
Pour plus d'informations sur les cookies que nous utilisons, veuillez vous référer à notre politique de confidentialité .
Ce site web ne peut pas fonctionner correctement sans ces cookies
Les cookies analytiques nous aident à améliorer notre site web en collectant des informations sur son utilisation.
Nous utilisons des cookies marketing pour améliorer la pertinence de nos campagnes publicitaires.